29 Mars 2012
Rando speed (en semaine, un jeudi) en carbones bas X tech: La Maxe - Konz- La Maxe : 97,37 km x 2 = 194,74 km
De 9h00 à 17h16'30", soit 8h16'30" pour 194,74 km soit 23,53 kmh
Aller : de 9h00 à 13h10, soit 4h10 pour 97,37 km soit 23,36 kmh
Retour : de 13h10 à 17h16'30", soit 4h06'30" pour 97,37 km soit 23,70 kmh
http://www.openrunner.com/index.php?id=1535584
Départ de La Maxe (Metz - Nord) directement devant le début de la piste cyclable. (Près du garage Mercedes)
De 10°C à 16°C, soleil, quelques nuages, vent NNW assez fort de 10 à 30 kmh. Normalement, le vent devrait forcir au moment du retour : tant mieux ! (favorable)
Comme on est en semaine, les pistes seront calmes.
Pour cette rando sportive, le départ se fait à La Maxe, au début même de la piste cyclable. Ainsi, j'évite 10 km de zone urbaine.
Mais c'est surtout parce que j'emmène la voiture de ma femme au garage, qui se situe là. Les gens au garage me voient en roller, tout équipé, et les questions ne manquent pas. Je leur annonce que je pars pour une rando de 200 km, mais ils sont mi-incrédules, mi-admiratifs.
Quoi qu'il en soit, rendez-vous est pris pour le soir avant 18h00, heure de la fermeture du garage, car je dois bien entendu récupérer la voiture.
Comme je pars à 9h00 précises, je me fixe un run de 8h00, 8h30 maximum, afin d'être au rendez-vous au garage au plus tard à 17h30.
Cela devrait me faire presque 200 km, à condition de bien patiner.
Je pars donc avec cette contrainte en tête, et cela va me servir de motivation pour rentrer à l'heure.
Au départ, j'embarque 4 gourdes d'eau additionnée de poudre isotonique (4x 650 cl = 2,6 litres), dont une que je tiens toujours à la main.
Avant de démarrer, j'ai bu quelques gorgées de boisson isotonique je je m'étais préparé dans une bouteille à part, que je laisse dans le coffre de la voiture.
Ma première gourde est additionnée de 2 doses de poudre et il me faut 1h30 pour la boire, car il fait frais. La suivante sera additionnée de 3 doses et je la boirai en 1h00, avec la température augmentant.
Je maîtrise bien ces choses-là : la concentration en poudre isotonique en fonction de la température, et la quantité bue.
J'embarque également des biscuits, des brioches et quelques figues. Je suis habillé en short cycliste, débardeur + veste de sport car il fait un peu frais (environ 8°C).
J'enlèverai cette veste 1h00 plus tard pour continuer en débardeur.
Mes calculs mentaux me donnent une moyenne de 23,5 kmh, c'est juste ce qu'il me faut pour faire ce ride dans les temps, à condition toutefois de bien assurer sur le retour.
Lorsque j'avais consulté la météo, j'avais remarqué une particularité très intéressante : le vent va souffler du NW, à 10 kmh environ le matin.
Puis l'après-midi, le vent devrait forcir jusqu'à 20 kmh avec des pointes à 30 kmh. C'est très intéressant car bien que j'aie un vent défavorable à l'aller (le matin), j'aurai ce vent de dos l'après-midi et là il sera très fortement favorable. Ces conditions exceptionnelles me permettent de tabler sur une sortie de près de 200 km, bien que je sois en carbones bas.
Les premiers km se font à bonne allure, car le vent est encore faible à cette heure-ci.
Arrivé au pont de Mondelange en travaux, c'est le gros chantier : des barrières ont été placées 1100 mètres en amont pour prévenir que c'est barré. Je passe quand même.
Sur place, re-barrières. Deux énormes engins de levage tentent désespérément de soulever le pont sous l'oeil expert des techniciens.
Alors que je vais pour m'engager malgré tout là-dessous, un des techniciens me fait "non" du bras.
Je le remercie de sa sollicitude, mais je passe quand même. Si je dois me prendre un pont et une grue de plusieurs milliers de tonnes sur la gueule, c'est mon droit. D'ailleurs, voyant mon obstination, il me lance :"Eh bien tant pis si ça vous tombe sur la tête !"
Soit c'était ça, soit c'était perdre au moins 5 minutes à monter la pente gravillonnée et me frayer un passage entre les grues, et encore, si ça se trouve, là-haut, ils m'auraient interdit de passer ensuite en bas.
De l'autre côté du pont, le même dispositif de barrière a été placé à 1100 mètres, c'est à dire au pont de Richemont.
Je me rends alors compte que depuis ce matin, toutes les péniches que j'ai vues étaient à quai, amarrées, et les mariniers s'occupent :
peinture, soudure, nettoyage, c'est pas le boulot qui manque sur ces gros raffiots. Toute navigation est donc suspendue jusqu'à nouvel ordre.
Je suis donc passé sain et sauf, en dépit du bon sens, et je poursuis. Thionville, ce matin, et le Pont des Alliés, est très chargé en trafic. Enfin Yutz et sa belle piste bien lisse.
Le gratton entre Koenigsmacker et Mailing est de pire en pire, surtout en carbones bas. Plus loin, vers Berg-sur-Moselle, les traces de boues séchées se sont transformées en poudre, et il faut passer dans des ornières. De plus il y a deux grandes flaques d'eau dont l'origine me semble être non pas la Moselle mais des canalisations en haut de la colline.
Voici Contz-les-Bains et le pont de Rettel. Je reste rive gauche pour filer sur Schengen par la route du Vin, route extrêmement grattonneuse de 5 km.
Mes pieds souffrent un peu, d'autant plus que le vent a légèrement forci. Tous ces facteurs tendent à faire chuter la moyenne, je le sais, aussi je maintiens la tonicité malgré les grosses vibrations du gratton.
Schengen et sa piste - billard jusqu'à Remich. Remich : je me fais klaxonner par une voiture de la police luxembourgeoise car j'ai roulé sur la chaussée : il est vrai que la piste est juste à côté, mais légèrement moins lisse... Staedtbredimus marque la fin de la piste en site propre : place maintenant à la bande cyclable en bordure de route. On est en semaine et il y a un peu plus de voitures que le week-end. Cette route est magnifique, encaissée à gauche par des collines de vignobles et surplombant à droite les méandres de la Moselle.
Wormeldange : je franchis le pont et passe côté allemand. Le vent continue de se renforcer mais c'est encore supportable.
La très longue ligne droite vers Nittel est un couloir à courants d'air, et il faut forcer pour maintenir l'allure. Je dépasse Temmels sans puiser d'eau : je puiserai au retour.
Oberbillig, puis Wasserliech : le vent a atteint sa force annoncée et c'est très dur. Enfin le grand pont de Konz se dessine au loin. Je passe dessous, face à l'embouchure de la Saar dans la Moselle. Le ciel s'est couvert, et il est 13h10 : j'ai mis exactement 4h10 à faire l'aller. Je compte maintenant mettre le même temps pour le retour, afin d'arriver au plus tard à 17h20.
Cela peut paraître étonnant, mais bien que j'aie le vent de dos au retour, permettant un patinage à l'économie et de bonnes pointes de vitesse, il me faudra à peu de choses près ce même temps pour le retour. La raison : la fatigue. Et si j'ai misé sur une sortie de 200 km, je sais de quoi je parle. Sans ce vent de dos au retour, j'aurais mis au minimum 15 minutes voire 30 minutes de plus au retour.
Temmels au retour : je ne puise que 3 gourdes (3x 650 cl = 1,95 litre). Cela devrait suffire.
Et c'est donc le retour, avec ce formidable vent qui me pousse dans le dos, ou sur le côté. J'apprécie particulièrement la longue route du vin : c'est mon autoroute à moi, ça.
Je vole au dessus de l'asphalte. Remich, Schengen, puis la route frontalière : 5 km de terrible gratton, heureusement vent de dos. Malgré cela la moyenne chute à nouveau et mes pieds souffrent. Je croise de nombreux pelotons de cyclistes (soit des retraités, soit de gens en congés,ce jeudi…) Ils m'encouragent ou me blaguent amicalement car ils me voient galérer sur le gratton.
En revanche quand ils me croisent en plein speed, vent de dos, ils m'observent, l'air incrédule et perplexe. Je n'ai pas mesuré, mais je sais avoir parcouru de nombreuses portions à plus de 36 kmh. Ce qui fait ensuite chuter la moyenne sont les nombreux passages à problèmes (flaques d'eau de Berg sur Moselle, gratton de Mailing, pont des Alliés de Thionville, piste en béton de Thionville…) Le ciel se découvre à nouveau, laissant place au soleil.
Et je repasse le pont en travaux de Mondelange. Les engins de levage sont toujours en place par contre on ne voit plus les techniciens.
Mon timing semble être le bon, je devrais arriver au garage avant 7h20, mais attention, cela grâce au fort vent de dos ! Les douleurs à la cheville gauche interne, mon point faible, sont bien supportables.
Je finis de boire ce qui me reste de ma dernière gourde.
J'aurai donc bu 7 gourdes de 650 cl, soit 4,55 litres.
Je déboule sur La Maxe et me pointe devant le garage. Je rentre dans les locaux et aussitôt j'ai droit aux questions du commercial et des secrétaires.
Quand je leur parle de près de 200 km en roller, ils sont vraiment étonnés, eux qui m'ont vu ici même, ce matin même, leur dire "à ce soir".
Et pourtant !
Je récupère la voiture réparée et démarre tranquillement en direction des embouteillages de 17h30 à Metz…
Une bien bonne rando bien bien speed !…