13 Octobre 2013 (dimanche)
Rando speed en M100 4x110 Matter Image usées en 107 mm env.
Marly (par le vieux Marly, Blory) - Trèves Aller-retour (126,06 km x 2)= 252,12 km
http://www.openrunner.com/index.php?id=2987126
De 05h50 à 17h42, soit 11h52 pour 252,12 km, soit 21,24 kmh
Aller : de 05h50 à 11h14, soit 5h24 pour 126,06 km, soit 23,34 kmh
Retour : de 11h14 à 17h42, soit 6h28 pour 126,06 km, soit 19,49 kmh
Température de 5°C à 6h00 du matin, baissant à 2°C vers 08h00 du matin, puis remontant jusqu'à 8°C maximum au plus chaud de la journée.
Ciel très couvert le matin, se dégageant péniblement à partir de 14h00, puis temps ensoleillé.
Vent fort de secteur Sud, favorable à l'aller, défavorable au retour.
Ce vent a soufflé continuellement, en augmentant de 15 kmh jusqu'à 30 kmh en fin d'après-midi. Autant dire que le bénéfice du vent de dos le matin a été largement plombé par ce vent de face au retour.
Ce vent a fait que les températures ont été ressenties environ 5°C plus froides que ce qu'elles étaient en réalité. Donc entre 0°C et 3°C.
Je connaissais tous ces éléments météo mais cela ne m'a pas empêché de m'embarquer pour cette longue endurance, que je savais pénible mais fortifiante moralement…
D'autant plus que la semaine qui précède, je cumule plus de 80 km en footing (4 semi-marathons à 11,7 kmh en moyenne), plus un speed roller de 37 km.
Mais, la forme est là et bien là, et je compte bien en profiter.
La veille, le samedi, repos et préparatifs. J'ai les jambes assez impatientes d'en découdre avec le bitume.
Je laisse de côté les carbones bas X-Tech car je sais que la distance de 250 km impose avant tout le confort : ce sera donc M100, monté avec un vieux jeu de Matter Image 4x110 usées en 107 mm environ.
De plus, le très fort vent de face m'empêchera de patiner droit : je serai obligé de faire des foulées courtes avec pas mal de carres internes, alors pour les chevilles, encore une fois, il faut du confort, de la mousse, du M100, quoi !
Lever à 05h00 du matin, petit déj (muesli) et départ à 05h50. Je porte un T-shirt respirant + une veste de sport rouge et noire, un short running noir, un bonnet en laine, des mitaines.
J'ai mis ma lampe frontale LED et en plus j'ai maintenant des brassards réfléchissants jaunes. Sans le savoir, je suis déjà aux couleurs allemandes (jaune - rouge - noir).
Je transporte 2 litres d'eau + poudre isotonique, plus une bouteille de 1 litre que je tiens dans le dos à la main. J'ai aussi un sac banane.
Nourriture : biscuits, briochettes au miel, tartines au fromage (qui pue), pruneaux, quelques marshmallows…
Tout de suite, je sens que le froid va me faire manger beaucoup. Heureusement, je suis bien équipé. Le vent est de dos, favorable, de 10 à 15 kmh.
Ce vent ne cessera d'augmenter jusqu'à atteindre les 30 kmh en fin d'après-midi. Je peux donc m'économiser, tout en faisant attention où je mets les roues jusqu'au lever du jour, vers 07h15.
À l'entrée de la rue du trou aux serpents, les travaux de canalisations ne sont toujours pas terminés, des barrières sont encore en place.
Par contre, plus loin, toujours sur cette même rue du trou aux serpents, agréable surprise de rouler sur une portion d'asphalte fraîchement refait, sur 400 m, là où ça grattonait un peu.
En passant à La Maxe, j'ai évité la collision avec des pêcheurs. Il faisait nuit, et ces gens-là avaient déposé tout leur matériel à même la piste !
La température de 5°C au départ, continue de baisser, pour atteindre son minimum entre 08h00 et 09h00 (environ 2°C). De plus, le vent fort fait que la température ressentie est encore plus fraîche.
Je dois faire attention aux feuilles mortes et aux brindilles (surtout dans le noir). Heureusement ma lampe frontale est assez puissante.
La grisaille persistante me plombe un peu le moral… pour compenser, j'ai de la musique dans les oreilles !
Je traverse Thionville, puis passe par la déviation de Basse-Ham, tout est endormi. Vers Contz-les bains ça commence à se réveiller un peu.
À Schengen, je dois slalomer entre les pêcheurs qui ont investi la piste cyclable. Et voici Remich, puis Staedtbredimus, puis la route du vin.
Entre Ehnen et Wormeldange, la nouvelle piste cyclable semble terminée, mais elle est bien trop étroite pour le roller. Je continue donc d'emprunter la bande cyclable à même la route.
Un peloton de cyclistes me rattrape à l'entrée de Wormeldange. Alors qu'ils vont me dépasser, je mets ma main à gauche et je bifurque à gauche, direction la petite montée vers le pont frontalier.
"Tchao les gars, moi je vais en Allemagne"… (encouragements sympathiques en Luxembourgeois). Et voici l'Allemagne. Depuis un bon moment j'ai remarqué que les vendanges ont commencé.
De belles grappes de raisin noir attendent d'être cueillies tandis que les ceps sont taillés tout propres. Des machines agricoles stationnent ici et là.
Et voici l'endroit où se trouve l'énorme chantier du nouveau pont transfrontalier Wellen - Grevenmacher. Grande surprise, un nouveau pont, tout en métal rutilant, déjà goudronné, mais encore fermé à la circulation, se dresse désormais au-dessus de la Moselle.
http://www.pch.public.lu/projets/pont_g ... index.html
Photo:
L'endroit est en travaux, mais ça se passe très bien. De nouveaux revêtements très lisses ont été posés.
Puis c'est enfin le bürgerhauss de Temmels, où je puise 2 litres. Je fais mes petits mélanges, et c'est reparti.
Avec ce froid, je multiplie les pauses pipi… ben oui, au lieu de transpirer, c'est comme ça que ça se passe quand il fait froid. Je bois toujours beaucoup !
Je dépasse Oberbillig, où de nombreuses voitures font la queue pour monter dans le petit bateau qui assure la navette Oberbillig - Wasserbillig.
Tant que le pont de Grevenmacher ne sera pas ouvert, il en sera ainsi !
Je passe ensuite Wasserliech, où les caprices zig-zaguesques de la Moselle font que j'ai ici vent de face. Ouch. Un aperçu de ce que je vais avoir au retour.
ça va pas être du gâteau. Le vent a augmenté en puissance. Je franchis le pont de Konz et pointe sur Trèves. Je rentre dans Trèves par la piste cyclable en vieux pavés.
Je suis agréablement surpris de découvrir 50 mètres d'enrobé tout neuf là où la piste était particulièrement défoncée. J'atteins la station Shell à 11h14 précises, et fais demi-tour sans même regarder le shop. Je n'ai rien à acheter. Par contre, je puiserai encore 1 litre à Temmels.
Le vent me fait face, c'est vraiment dur. Mon patinage s'adapte, inconsciemment. Foulées plus courtes, davantage en carres. L'accent est mis cependant sur l'effort de continuer malgré tout à avoir un patinage correct afin de ne pas engendrer de douleurs parasites au niveau des genoux et des hanches. Continuer à patiner "normalement" malgré le vent…
La longue ligne droite de Nittel passe finalement assez bien. J'ai pris mon mal en patience, et ça avance finalement.
Il arrive parfois que je fasse du 10 kmh sur certaines portions exposées. Sur le retour, route du vin entre Wormeldange et Staedtbredimus, une voiture allemande qui roulait en empiétant largement sur la bande cyclable m'a frôlé à moins de 50 centimètres. Que dire ? Rien… c'est juste assez écœurant.
Le soleil semble vouloir percer la couverture nuageuse. Ce regain de luminosité agit comme un tonique moral et musculaire. Ma force est décuplée face au vent !
Peu à peu, ce soleil finira par s'imposer. Je peux enfin enlever mon bonnet !
Retour en France, après le terrible gratton de Schengen - Contz les Bains, je croise de beaux patineurs tout de bleu vêtus vers Uckange.
Ils sont sapés comme pour une compét, mais ne tirent absolument pas parti du formidable vent qu'ils ont dans le dos. Si ç'avait été moi qui l'avais, ce vent ! … me serais tapé un 36 kmh de moyenne, oui, de moyenne !
Bizarrement, je recroise à nouveau 2 patineurs habillés de la même manière vers La Maxe, comme s'il s'agissait d'une équipe vitesse d'un club. Or eux non plus semblaient ne pas vouloir mettre à profit leur vent de dos.
Et moi qui étais assis dans le vide, campé sur me M100, face au vent…
Et voici Metz, ses rues, sa circulation… tout se passe formidablement bien jusqu'à la maison où je peux enfin relâcher la pression, en famille et bien au chaud…
Voilà une bonne petite endurance dans des conditions de vent et de froid… et de grisaille… pour relever le moral du patineur !