[Santé] Evaluation des pertes en sels minéraux
Posté : 30 juil. 2011 21:40
Le mécanisme de la transpiration
La principale fonction de la transpiration est la régulation de la température corporelle ; lors d'un effort d'endurance, l'élévation de température dans les muscles moteurs doit être compensée par une perte de calories équivalente, sous la forme de frigories apportées par l'évaporation de la sueur sur la peau.
L'utilité de la transpiration
Les sportifs spécialisés en endurance ont optimisé leurs gestes afin de gaspiller le moins d'énergie possible, ce qui explique qu'ils transpirent moins, à vitesse équivalente, qu'une personne ordinaire ; pourtant, la biomécanique humaine atteint vite ses limites, et l'on chiffre souvent à 35% le rendement de celle-ci ; autrement dit, le patineur en endurance doit évacuer une grande quantité de calories de façon régulière. Seule la transpiration peut le faire ; il n'y a aucun moyen d'intervenir sur ce mécanisme.
Il est rare qu'on voie un solo transpirer au Mans ; en réalité, l'évaporation de la sueur est facilitée par la vitesse de déplacement, et nous ne voyons pas ce mécanisme se produire ; il est pourtant bien là, la sueur s'évapore au fur et à mesure qu'elle est produite.
Quantités de liquides absorbées et transpirées
Les solos boivent des quantités très variables de liquides en 24 heures ; pour prendre des chiffres simples, prenons 12 litres de liquide, soit 0.5 l/h (valeur probablement minorante). La quasi totalité de cette quantité est perdue par transpiration - les arrêts pipi sont rares. Le solo habitué aux efforts d'endurance boit à peu près autant que ce qu'il transpire, sans avoir à calculer quoi que ce soit, simplement en se fiant à ses sensations (et/ou au coup d'oeil inquiet de son assisteur). On admet donc qu'on perd également 12 litres de sueur. Ces volumes sont réellement élevés par rapport aux mesures connues, puisque certaines sources font état d'une fourchette entre 0.5 et 8 l par 24 heures, selon qu'on est au repos à l'ombre ou en plein effort au soleil.
La sueur
La sueur contient environ 99% d'eau ; le reste est constitué d'électrolytes tels que sodium (0.9 g/l), potassium (0.2 g/l), calcium (0.016 g/l), magnesium (0.0013 g/l); des molécules plus longues telles que les acides gras ; de l'urée, de l'acide urique ; et même un peu d'acide lactique, notre ennemi juré (surtout si on n'écoute pas les conseils de tonton Rphil) (source). Dans tout cela, l'urée, l'acide urique, l'acide lactique sont plutôt des polluants du corps humain ; les acides gras ont peu d'intérêt pour cet article ; en revanche, les quatre cations cités sodium, potassium, calcium et potassium sont présents dans toutes les cellules du corps humain, et dans le sang ; le fonctionnement de nos cellules est totalement dépendant d'une concentration convenable de ces ions. Combien un solo en perd-t-il en 24 heures, et quel est l'impact sur sa performance ?
Le corps humain est constitué d'eau en majorité
Disons 70%. Cette eau présente une certaine concentration en sodium, potassium, calcium et magnésium. Ceux qui ont eu l'occasion de procéder à une analyse sanguine savent que leurs concentrations respectives sont sévèrement encadrées ; par exemple, la concentration en sodium est considérée correcte entre 135 et 145 mEq/L, soit une marge tolérée de +/- 4% : cette faible marge montre les limites de bon fonctionnement du corps.
140 mEq/L est équivalent à 140*23=3.22 g/L : oui, l'être humain est presque aussi salé que la mer ! Pour un solo de 65 kilos, on a donc
65*0.7*3=136,5 grammes de sodium au total.
C'est quoi le sodium ?
C'est un métal très courant et très électropositif, c'est-à-dire qu'il réagit avec à peu près n'importe quoi, ce qui explique qu'on ne le trouve pas sous forme solide. En revanche, il est énormément présent partout sous forme composée ; l'exemple le plus connu est le chlorure de sodium, autrement dit le bon vieux sel de table.
Dans une salière habituelle de 500 g de sel, il y a 23/(23+35.5)*500=197 g de sodium, c'est-à-dire à peine une fois et demie la quantité présente dans notre corps - pardon, dans celui du solo. Etonnant non ?
Combien de sodium perdu en 24 heures ?
Vu les concentrations citées ci-dessus, les quantités de calcium et de magnésium perdues sont infimes ; on les retrouve facilement en absorbant un peu de fromage.
En revanche, à 0.9 g/L de sodium dans la sueur, et 12 litres en 24 heures, un solo perd 12*0.9=10.8 g de sodium, soit 10.8/136.5= 8%. On est donc largement sorti de la zone fiable citée plus haut. Pour fixer les idées, les 10.8 g de sodium perdus sont équivalents à 10.8/23*(23+35.5)=27.5 g de sel de table. Ca fait combien 27.5 g ? Environ deux grandes cuillères à soupe bien pleines. Toute personne ayant eu l'occasion d'embrasser un solo pour le féliciter après sa course a pu vérifier à quel point un solo c'est salé !
Pour le potassium, on perd 12*0.22=2.64g.
Qu'est-ce que l'hyponatrémie?
Ce nom barbare désigne simplement les désordres causés par un manque de sodium dans l'organisme. Je vous passe la suite interminable de symptômes, qui signifie simplement une chose : le sodium (et le potassium) ça sert à tout dans l'organisme. En conséquence, une chute de la concentration va entraîner des désordres multiples, et chaque organisme régira différemment : nausées chez l'un, mal de crâne chez l'autre, crampes, mauvaise coordination musculaire, fatigue anormale... Dans tous les cas, la performance sportive n'est plus au rendez-vous. De plus, il va être difficile de caractériser une hyponatrémie pendant la course, car elle sera masquée par bien d'autres facteurs liés au côté extrême de cet effort.
Une hyponatrémie se traite sans difficulté par mise au repos et absorption d'eau salée ; il n'y a donc pas d'inquiétude spécifique à avoir, mais depuis quand un solo se met au repos au milieu de sa course ?
Pour éviter ces soucis, il faut donc absorber sodium et potassium au même rythme qu'on les perd, c'est-à-dire tout au long de la course.
La principale fonction de la transpiration est la régulation de la température corporelle ; lors d'un effort d'endurance, l'élévation de température dans les muscles moteurs doit être compensée par une perte de calories équivalente, sous la forme de frigories apportées par l'évaporation de la sueur sur la peau.
L'utilité de la transpiration
Les sportifs spécialisés en endurance ont optimisé leurs gestes afin de gaspiller le moins d'énergie possible, ce qui explique qu'ils transpirent moins, à vitesse équivalente, qu'une personne ordinaire ; pourtant, la biomécanique humaine atteint vite ses limites, et l'on chiffre souvent à 35% le rendement de celle-ci ; autrement dit, le patineur en endurance doit évacuer une grande quantité de calories de façon régulière. Seule la transpiration peut le faire ; il n'y a aucun moyen d'intervenir sur ce mécanisme.
Il est rare qu'on voie un solo transpirer au Mans ; en réalité, l'évaporation de la sueur est facilitée par la vitesse de déplacement, et nous ne voyons pas ce mécanisme se produire ; il est pourtant bien là, la sueur s'évapore au fur et à mesure qu'elle est produite.
Quantités de liquides absorbées et transpirées
Les solos boivent des quantités très variables de liquides en 24 heures ; pour prendre des chiffres simples, prenons 12 litres de liquide, soit 0.5 l/h (valeur probablement minorante). La quasi totalité de cette quantité est perdue par transpiration - les arrêts pipi sont rares. Le solo habitué aux efforts d'endurance boit à peu près autant que ce qu'il transpire, sans avoir à calculer quoi que ce soit, simplement en se fiant à ses sensations (et/ou au coup d'oeil inquiet de son assisteur). On admet donc qu'on perd également 12 litres de sueur. Ces volumes sont réellement élevés par rapport aux mesures connues, puisque certaines sources font état d'une fourchette entre 0.5 et 8 l par 24 heures, selon qu'on est au repos à l'ombre ou en plein effort au soleil.
La sueur
La sueur contient environ 99% d'eau ; le reste est constitué d'électrolytes tels que sodium (0.9 g/l), potassium (0.2 g/l), calcium (0.016 g/l), magnesium (0.0013 g/l); des molécules plus longues telles que les acides gras ; de l'urée, de l'acide urique ; et même un peu d'acide lactique, notre ennemi juré (surtout si on n'écoute pas les conseils de tonton Rphil) (source). Dans tout cela, l'urée, l'acide urique, l'acide lactique sont plutôt des polluants du corps humain ; les acides gras ont peu d'intérêt pour cet article ; en revanche, les quatre cations cités sodium, potassium, calcium et potassium sont présents dans toutes les cellules du corps humain, et dans le sang ; le fonctionnement de nos cellules est totalement dépendant d'une concentration convenable de ces ions. Combien un solo en perd-t-il en 24 heures, et quel est l'impact sur sa performance ?
Le corps humain est constitué d'eau en majorité
Disons 70%. Cette eau présente une certaine concentration en sodium, potassium, calcium et magnésium. Ceux qui ont eu l'occasion de procéder à une analyse sanguine savent que leurs concentrations respectives sont sévèrement encadrées ; par exemple, la concentration en sodium est considérée correcte entre 135 et 145 mEq/L, soit une marge tolérée de +/- 4% : cette faible marge montre les limites de bon fonctionnement du corps.
140 mEq/L est équivalent à 140*23=3.22 g/L : oui, l'être humain est presque aussi salé que la mer ! Pour un solo de 65 kilos, on a donc
65*0.7*3=136,5 grammes de sodium au total.
C'est quoi le sodium ?
C'est un métal très courant et très électropositif, c'est-à-dire qu'il réagit avec à peu près n'importe quoi, ce qui explique qu'on ne le trouve pas sous forme solide. En revanche, il est énormément présent partout sous forme composée ; l'exemple le plus connu est le chlorure de sodium, autrement dit le bon vieux sel de table.
Dans une salière habituelle de 500 g de sel, il y a 23/(23+35.5)*500=197 g de sodium, c'est-à-dire à peine une fois et demie la quantité présente dans notre corps - pardon, dans celui du solo. Etonnant non ?
Combien de sodium perdu en 24 heures ?
Vu les concentrations citées ci-dessus, les quantités de calcium et de magnésium perdues sont infimes ; on les retrouve facilement en absorbant un peu de fromage.
En revanche, à 0.9 g/L de sodium dans la sueur, et 12 litres en 24 heures, un solo perd 12*0.9=10.8 g de sodium, soit 10.8/136.5= 8%. On est donc largement sorti de la zone fiable citée plus haut. Pour fixer les idées, les 10.8 g de sodium perdus sont équivalents à 10.8/23*(23+35.5)=27.5 g de sel de table. Ca fait combien 27.5 g ? Environ deux grandes cuillères à soupe bien pleines. Toute personne ayant eu l'occasion d'embrasser un solo pour le féliciter après sa course a pu vérifier à quel point un solo c'est salé !
Pour le potassium, on perd 12*0.22=2.64g.
Qu'est-ce que l'hyponatrémie?
Ce nom barbare désigne simplement les désordres causés par un manque de sodium dans l'organisme. Je vous passe la suite interminable de symptômes, qui signifie simplement une chose : le sodium (et le potassium) ça sert à tout dans l'organisme. En conséquence, une chute de la concentration va entraîner des désordres multiples, et chaque organisme régira différemment : nausées chez l'un, mal de crâne chez l'autre, crampes, mauvaise coordination musculaire, fatigue anormale... Dans tous les cas, la performance sportive n'est plus au rendez-vous. De plus, il va être difficile de caractériser une hyponatrémie pendant la course, car elle sera masquée par bien d'autres facteurs liés au côté extrême de cet effort.
Une hyponatrémie se traite sans difficulté par mise au repos et absorption d'eau salée ; il n'y a donc pas d'inquiétude spécifique à avoir, mais depuis quand un solo se met au repos au milieu de sa course ?
Pour éviter ces soucis, il faut donc absorber sodium et potassium au même rythme qu'on les perd, c'est-à-dire tout au long de la course.