6H Mont St Aignan 2017
Posté : 04 avr. 2017 9:09
Bonjour à toutes et à tous,
voici mon petit compte-rendu perso des 6H Mont St Aignan 2017 !
02 Avril 2017 (Dimanche)
6h de Mont Saint-Aignan 2017
Tracé openrunner :
1,517 km
http://www.openrunner.com/index.php?id=7043078
Sous les couleurs du Skate Club Lorrain d'Hettange-Grande, je suis 3eme solo Hommes, et je fais le podium aux côtés d'Igor (1er) et de Nicolas (2eme).
Ils sont tous deux du club d'Arras. Les 2 gars roulaient ensemble, j'ai mis du temps à les trouver, car au début notre différentiel de vitesse était faible.
La veille de la course, c'est un samedi très ensoleillé, bien que la pluie soit prévue pour l'après-midi.
Avec mes 2 potes Pascal et Sanglier76 du Club d'Hettange-Grande, on prend la route à bord d'une voiture de location direction Rouen. Metz-Rouen, c'est 4h30 d'autoroute. Les averses tombent, la température aussi, mais pas l'ambiance, qui est au beau fixe.
On se arrive à Mont Saint-Aignan vers 17h00, et on dort à l'hôtel. Et c'est notre Skate Club Lorrain qui prend en charge toute cette logistique admirablement mise en place par Sanglier76.
Le lendemain matin, à 5h00, je vois que les routes sont mouillées, il a bien plu durant la nuit.
Quand on arrive à 8h00 à l'IUT Rouen, on constate que le parcours est en train de sécher, lentement mais sûrement. Il fait bien frais, environ 6°C, j'ai les doigts blancs. Les coureurs et coureuses affluent, le spot se remplit rapidement, on sent une électricité dans l'air, ça vibre un peu partout.
Rencontre avec Ludo TV. Celui qui fait des films. Blazer, jean, grosse tignasse noire, clope au bec, lui-même sorti tout droit d'un film. Et passionné par son boulot.
Je vois une silhouette que je connais, en train de se préparer : Sixties ! On se serre dans les bras. Lui aussi va courir en solo, mais il m'explique que c'est une reprise du roller après 8 mois d'interruption, il n'ambitionne donc pas le podium.
Sanglier76 me briefe sur ceux qui visent le podium aujourd'hui. D'abord, il y a Bankowski, gabarit fin et léger, une fusée. Et puis il y a Igor, une fusée aussi, gabarit costaud. Et puis il y a un certain Nicolas, du club d'Arras, et peut-être encore un autre gars. Et il y a moi. En tout, 22 solos hommes, et des équipes décidées à rouler fort.
Je passe autant de fois que possible aux toilettes, histoire de rouler léger, et je me calme un peu sur la boisson, ce matin : pas envie de passer mon temps à faire des pauses arrosage.
Je pense m'être bien préparé, le repos m'a remis à peu près tout en place.
Cependant mes lombaires vont bien me piquer les 2 premières heures, avant de se faire oublier.
1 tour de reconnaissance avec le staff. Virage à droite à angle droit dans une descente. Mes pauvres Matter One20Five neuves. Freinage en T obligatoire, tout le monde, même les "meilleurs", c'est humide et il y a des bandes blanches ! Le long du parc, sous les arbres, c'est trempé avec des traces de boue. ça dérape.
Ensuite re-virage à droite sur gratton défoncé, et c'est parti pour la côte, 17 mètres de dénivelé, en passant le bip du podium, les stands, et ça continue de grimper comme ça jusqu'à la descente. ça va être du sport. 1500 mètres seulement le tour, la côte revient vite, toutes les 3 minutes. C'est un gros fractionné en côte sur 6h qu'on va faire.
Avec mes 110 tours, ça m'a fait une grimpée de 1870 mètres en 6 heures.
Après ce tour de reconnaissance, c'est un départ "Le Mans" : on déchausse, tout le monde dépose ses patins côté opposé de la rue, et on attend en rangée, tandis qu'un caméraman fait un travelling en close-up sur nos pieds. Ma jeune et charmante voisine qui est pieds-nus, regrette de ne pas s'être mis du vernis à ongles ! Ah les filles. Il y en avait, des équipes féminines. Cela a efficacement contribué à faire monter nos taux de testostérone.
Au top départ, je me précipite sur mes Bont Jet, et effectue un parfait laçage et serrage de boucle en un temps très bref, et me lance à la poursuite de ceux qui ont été plus rapides, en laissant derrière moi plus de la moitié du reste des patineurs.
Au début je patine seul, ne trouvant aucun train à ma vitesse. Dans le faux plat descendant, il m'est facile d'accrocher quelques vitesseux, moyennant une bonne relance. Mais à 10h, il fait encore froid, la route est humide sous les arbres et la prudence est de mise chez tout le monde.
Plus tard, vers 11h, ça commence à sécher, la température augmente, on se détend et on peut commencer à envoyer plus large, et les 2 virages serrés à droite se font en sautant la bordure de trottoir, puis en évitant les plus lents en bas de la côte.
Je finis par me caler avec Igor et Nico, et on roule un bon train, en nous relayant.
Hélas, à l'occasion d'un gros embouteillage, on se sépare, je les perds et me retrouve seul pendant au moins 2 heures, durant lesquelles Igor et Nico me mettent un tour. Dommage pour moi.
Entre-temps, Bankowski fait une mauvaise chute en bas de la côte et semble sérieusement blessé au bras. Il est avec les secouristes, pour lui la course est terminée. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour lui exactement à cet endroit :
la difficulté était de négocier un virage à droite à angle droit sur gratton parmi la foule des patineurs.
Un autre gars, en 4x110 et qui roulait assez fort derrière Nico, finit par lâcher prise au bout de 3 heures. Me voici 3eme, Nico a un tour sur moi, Igor au moins 2 tours, et les tours sont durs.
Je dépasse régulièrement mes deux compères Pascal et Sanglier, on s'encourage, tandis qu'ils me crient quelques nouvelles du front.
Sixties quant à lui s'est calé dans un train assez cool. On s'encourage aussi à chaque fois qu'on se voit.
Le soleil finit par s'imposer et le circuit devient parfaitement maîtrisable.
Ludo nous filme en travellings, assis derrière sa moto scooter, parfaitement à l'aise.
Au bout de quelque temps, Igor et Nico me rattrapent, et je me joins à eux.
Igor arrache dur dans la côte, c'est dur de le coller.
Puis, à deux heures de la fin, Igor nous lâche, il part comme un missile derrière des équipes, impossible de le suivre. Il fait son numéro, en roulant à la même vitesse que les meilleurs. Nico me dit : "Il est pas humain, ce mec !..."
Mais Nico aussi a plus de puissance que moi, clairement. Par contre j'ai une meilleure technique sur le plat, dans les virages et en decente. Mais il me rattrape toujours en côte. C'est un costaud d'Arras ! On finit par collaborer. Je lui propose qu'il passe devant en côte, puis dès que ça descend c'est moi qui passe devant. Je dois un peu l'attendre en sortie de virage, puis dès qu'il est là j'envoie de grosses poussées dans la descente. On remonte les trains à toute vitesse. Seuls les jeunes gars en équipe nous doublent. Puis dans la côte, quand je suis cramé, Nico repasse devant et il écrase le vent et la côte de toutes ses forces. Quand on arrive en haut, il est à moitié cuit, je repasse devant lui, et ainsi de suite. Ses amis du club d'Arras l'encouragent, et m'encouragent aussi, car à nous deux, on réussit à contenir l'écart qu'Igor est en train de nous mettre.
Et on se fait les derniers tours ensemble, Nico et moi. Puis quand c'est fini, on se retrouve, avec Igor et tous les 3 on se serre dans nos bras, il y a de la fraternité. Les gars sont quand même un peu impressionnés par ma perf pour mon âge, ce qui me flatte, même si je ne sais pas vraiment ce qu'il se serait passé côté tactique et côté podium si Bankowski n'avait pas chuté.
J'ai fait 110 tours comptabilisés, soit 10 x 1,517 km = 166,87 km, en 5h59'50, soit 27,82 kmh.
Mais ça, c'est selon mon tracé openrunner. Je pense que l'organisation a retenu 1,5 km.
Comme il restait 10 secondes avant les 6 heures, j'ai fait un dernier tour d'honneur, parmi tous les participants enfin libérés.
C'est le moment de soulagement pour tout le monde, la course est finie, tout le monde rit. Les gars se mettent torse nus, les filles acclament, Ludo TV picore dans une barquette de frites en regardant le spectacle.
On fait le podium des solos Hommes, Igor au milieu. Il a eu du mal à monter la marche. ça m'a rassuré sur mon propre état... Un jeune d'équipe se tient courbé, mains dans le dos : "C'est là qu'on sait qu'on a des lombaires !", s'exclame-t-il.
Et on repart, et on marche tous un peu de guingois, devant les stands qui remballent.

voici mon petit compte-rendu perso des 6H Mont St Aignan 2017 !
02 Avril 2017 (Dimanche)
6h de Mont Saint-Aignan 2017
Tracé openrunner :
1,517 km
http://www.openrunner.com/index.php?id=7043078
Sous les couleurs du Skate Club Lorrain d'Hettange-Grande, je suis 3eme solo Hommes, et je fais le podium aux côtés d'Igor (1er) et de Nicolas (2eme).
Ils sont tous deux du club d'Arras. Les 2 gars roulaient ensemble, j'ai mis du temps à les trouver, car au début notre différentiel de vitesse était faible.
La veille de la course, c'est un samedi très ensoleillé, bien que la pluie soit prévue pour l'après-midi.
Avec mes 2 potes Pascal et Sanglier76 du Club d'Hettange-Grande, on prend la route à bord d'une voiture de location direction Rouen. Metz-Rouen, c'est 4h30 d'autoroute. Les averses tombent, la température aussi, mais pas l'ambiance, qui est au beau fixe.
On se arrive à Mont Saint-Aignan vers 17h00, et on dort à l'hôtel. Et c'est notre Skate Club Lorrain qui prend en charge toute cette logistique admirablement mise en place par Sanglier76.
Le lendemain matin, à 5h00, je vois que les routes sont mouillées, il a bien plu durant la nuit.
Quand on arrive à 8h00 à l'IUT Rouen, on constate que le parcours est en train de sécher, lentement mais sûrement. Il fait bien frais, environ 6°C, j'ai les doigts blancs. Les coureurs et coureuses affluent, le spot se remplit rapidement, on sent une électricité dans l'air, ça vibre un peu partout.
Rencontre avec Ludo TV. Celui qui fait des films. Blazer, jean, grosse tignasse noire, clope au bec, lui-même sorti tout droit d'un film. Et passionné par son boulot.
Je vois une silhouette que je connais, en train de se préparer : Sixties ! On se serre dans les bras. Lui aussi va courir en solo, mais il m'explique que c'est une reprise du roller après 8 mois d'interruption, il n'ambitionne donc pas le podium.
Sanglier76 me briefe sur ceux qui visent le podium aujourd'hui. D'abord, il y a Bankowski, gabarit fin et léger, une fusée. Et puis il y a Igor, une fusée aussi, gabarit costaud. Et puis il y a un certain Nicolas, du club d'Arras, et peut-être encore un autre gars. Et il y a moi. En tout, 22 solos hommes, et des équipes décidées à rouler fort.
Je passe autant de fois que possible aux toilettes, histoire de rouler léger, et je me calme un peu sur la boisson, ce matin : pas envie de passer mon temps à faire des pauses arrosage.
Je pense m'être bien préparé, le repos m'a remis à peu près tout en place.
Cependant mes lombaires vont bien me piquer les 2 premières heures, avant de se faire oublier.
1 tour de reconnaissance avec le staff. Virage à droite à angle droit dans une descente. Mes pauvres Matter One20Five neuves. Freinage en T obligatoire, tout le monde, même les "meilleurs", c'est humide et il y a des bandes blanches ! Le long du parc, sous les arbres, c'est trempé avec des traces de boue. ça dérape.
Ensuite re-virage à droite sur gratton défoncé, et c'est parti pour la côte, 17 mètres de dénivelé, en passant le bip du podium, les stands, et ça continue de grimper comme ça jusqu'à la descente. ça va être du sport. 1500 mètres seulement le tour, la côte revient vite, toutes les 3 minutes. C'est un gros fractionné en côte sur 6h qu'on va faire.
Avec mes 110 tours, ça m'a fait une grimpée de 1870 mètres en 6 heures.
Après ce tour de reconnaissance, c'est un départ "Le Mans" : on déchausse, tout le monde dépose ses patins côté opposé de la rue, et on attend en rangée, tandis qu'un caméraman fait un travelling en close-up sur nos pieds. Ma jeune et charmante voisine qui est pieds-nus, regrette de ne pas s'être mis du vernis à ongles ! Ah les filles. Il y en avait, des équipes féminines. Cela a efficacement contribué à faire monter nos taux de testostérone.
Au top départ, je me précipite sur mes Bont Jet, et effectue un parfait laçage et serrage de boucle en un temps très bref, et me lance à la poursuite de ceux qui ont été plus rapides, en laissant derrière moi plus de la moitié du reste des patineurs.
Au début je patine seul, ne trouvant aucun train à ma vitesse. Dans le faux plat descendant, il m'est facile d'accrocher quelques vitesseux, moyennant une bonne relance. Mais à 10h, il fait encore froid, la route est humide sous les arbres et la prudence est de mise chez tout le monde.
Plus tard, vers 11h, ça commence à sécher, la température augmente, on se détend et on peut commencer à envoyer plus large, et les 2 virages serrés à droite se font en sautant la bordure de trottoir, puis en évitant les plus lents en bas de la côte.
Je finis par me caler avec Igor et Nico, et on roule un bon train, en nous relayant.
Hélas, à l'occasion d'un gros embouteillage, on se sépare, je les perds et me retrouve seul pendant au moins 2 heures, durant lesquelles Igor et Nico me mettent un tour. Dommage pour moi.
Entre-temps, Bankowski fait une mauvaise chute en bas de la côte et semble sérieusement blessé au bras. Il est avec les secouristes, pour lui la course est terminée. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour lui exactement à cet endroit :
la difficulté était de négocier un virage à droite à angle droit sur gratton parmi la foule des patineurs.
Un autre gars, en 4x110 et qui roulait assez fort derrière Nico, finit par lâcher prise au bout de 3 heures. Me voici 3eme, Nico a un tour sur moi, Igor au moins 2 tours, et les tours sont durs.
Je dépasse régulièrement mes deux compères Pascal et Sanglier, on s'encourage, tandis qu'ils me crient quelques nouvelles du front.
Sixties quant à lui s'est calé dans un train assez cool. On s'encourage aussi à chaque fois qu'on se voit.
Le soleil finit par s'imposer et le circuit devient parfaitement maîtrisable.
Ludo nous filme en travellings, assis derrière sa moto scooter, parfaitement à l'aise.
Au bout de quelque temps, Igor et Nico me rattrapent, et je me joins à eux.
Igor arrache dur dans la côte, c'est dur de le coller.
Puis, à deux heures de la fin, Igor nous lâche, il part comme un missile derrière des équipes, impossible de le suivre. Il fait son numéro, en roulant à la même vitesse que les meilleurs. Nico me dit : "Il est pas humain, ce mec !..."
Mais Nico aussi a plus de puissance que moi, clairement. Par contre j'ai une meilleure technique sur le plat, dans les virages et en decente. Mais il me rattrape toujours en côte. C'est un costaud d'Arras ! On finit par collaborer. Je lui propose qu'il passe devant en côte, puis dès que ça descend c'est moi qui passe devant. Je dois un peu l'attendre en sortie de virage, puis dès qu'il est là j'envoie de grosses poussées dans la descente. On remonte les trains à toute vitesse. Seuls les jeunes gars en équipe nous doublent. Puis dans la côte, quand je suis cramé, Nico repasse devant et il écrase le vent et la côte de toutes ses forces. Quand on arrive en haut, il est à moitié cuit, je repasse devant lui, et ainsi de suite. Ses amis du club d'Arras l'encouragent, et m'encouragent aussi, car à nous deux, on réussit à contenir l'écart qu'Igor est en train de nous mettre.
Et on se fait les derniers tours ensemble, Nico et moi. Puis quand c'est fini, on se retrouve, avec Igor et tous les 3 on se serre dans nos bras, il y a de la fraternité. Les gars sont quand même un peu impressionnés par ma perf pour mon âge, ce qui me flatte, même si je ne sais pas vraiment ce qu'il se serait passé côté tactique et côté podium si Bankowski n'avait pas chuté.
J'ai fait 110 tours comptabilisés, soit 10 x 1,517 km = 166,87 km, en 5h59'50, soit 27,82 kmh.
Mais ça, c'est selon mon tracé openrunner. Je pense que l'organisation a retenu 1,5 km.
Comme il restait 10 secondes avant les 6 heures, j'ai fait un dernier tour d'honneur, parmi tous les participants enfin libérés.
C'est le moment de soulagement pour tout le monde, la course est finie, tout le monde rit. Les gars se mettent torse nus, les filles acclament, Ludo TV picore dans une barquette de frites en regardant le spectacle.
On fait le podium des solos Hommes, Igor au milieu. Il a eu du mal à monter la marche. ça m'a rassuré sur mon propre état... Un jeune d'équipe se tient courbé, mains dans le dos : "C'est là qu'on sait qu'on a des lombaires !", s'exclame-t-il.
Et on repart, et on marche tous un peu de guingois, devant les stands qui remballent.
