valino a écrit :heu... je ne veux pas foutre le b***l et dévier le topic,
mais, a propos de la mythique DP, les conditions de cette édition record en 1998 (fort vent de dos, tracé rectiligne) ont elles joué et expliqué cette vitesse de tgv? autrement dit, Hedrick serait il allé aussi vite sans utiliser cette technique ??
Très bonne question ! Yann, qui a expérimenté la survitesse dans pas mal d'occasions, y compris sur un tapis roulant suédois à 55 kmh

, peut t'en parler. Mais puisque j'ai le clavier entre les mains...
La poule ou l'oeuf ? Qu'est-ce qui fait la vitesse ?
En mer, un bateau à voile a une vitesse donnée pour un vent et une allure donnés ; mais si le même bateau, avec le même vent, bénéficie de l'aide des vagues qui vont à peu près dans le même sens, ce bateau va plus vite ; comme il va plus vite, son vent apparent (sa vitesse par rapport à la masse d'air) augmente ; de ce fait il est conduit à border sa voile : il change d'allure artificiellement. On peut se poser la même question : est-ce que ce bateau va plus vite parce qu'il a bordé sa voile, ou parce qu'il est poussé par les vagues ? Les deux en fait : les vagues lui fournissent une énergie supplémentaire, et border sa voile lui permet de garder de bonnes conditions de navigation.
Il me semble que pour les patineurs c'est pareil : avoir un fort vent dans le dos, avec un matériel donné, permet d'employer des gestes techniques qui sans vent seraient trop énergivores.
On peut pousser l'analogie un peu plus loin : si le bateau a une carène conçue pour de faibles vitesses, il ne pourra pas tirer avantage des vagues bien longtemps, et sera même en difficulté si les vagues l'accélèrent trop. Il en va de même avec le patinage : si le patineur n'a pas les gestes techniques pour se déplacer à 45 km/h, il va vite avoir des inquiétudes.
L'échappée des trois hommes, qui rapidement épousent exactement le même pas comme s'ils avaient tous les trois fait de la double poussée toute leur vie, est trompeuse : le spectateur n'a aucun moyen de ressentir la force du vent, et s'imagine donc que c'est la double poussée qui permet cette allure extrême. Comme dans le cas du bateau, ce n'est pas la simple DP qui leur permet d'atteindre cette survitesse, c'est bien le vent ; en revanche, une bonne maîtrise de la DP permet de développer celle-ci en survitesse, ce qui serait plus délicat en foulée classique.
Je subodore que cette séquence frappante, superbement filmée, a beaucoup fait pour la réputation de la DP dans les années qui ont suivi.
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas la double poussée qui fait le patineur, mais l'inverse

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