La Moselle sans roller !
08 Décembre 2013 (dimanche)
Rando sportive vélo route. Marly - Remich. Route départementale uniquement, pas de piste.
Par la D1 et la D64 à l'aller, par la D654 et la D1 au retour.
139,94 km de 06hh00 à 11h43, soit 5h43 pour 139,94 km, soit 24,47 kmh
http://www.openrunner.com/index.php?id=3109624
Froid, 2°C, sol mouillé, couvert.
Après quelques tests de runs un peu "speed" à vélo (plus de 60km les 2 jours précédents), les sensations m'ont l'air correctes, et je me donne le feu vert pour une rando vélo.
Ma tendinite s'est bien résorbée ces derniers jours. Il ne subsiste plus qu'une légère gène sous la voûte plantaire interne. Les chevilles, elles, ne ressentent rien.
À condition de ne pas chausser les rollers ! En effet mes chevilles ne supportent plus le moindre contact appuyé.
Conséquences : course à pieds à proscrire, roller à éviter… il ne me reste plus que la bicyclette pour mes petites jambes.
Si certains font des sorties avec des vélos high-tech en carbone qui ne pèsent que 6,5 kg ,
moi, j'ai un vieux Peugeot cadre acier 15 kg vitesses au cadre, cadre 57 (trop grand pour moi, il me faut du 54), mais pneus neufs Continental gonflés à 8 bars ! (les pneus m'ont coûté plus cher que le vélo).
J'ai viré mes vieux pneus "Hutchinson" qui ont souffert de trop nombreuses crevaisons, pour des "Continental".
Je veux bien faire du vélo, mais j'évite autant que possible de crever.
Donc, pas question d'emprunter la moindre piste cyclable. Que de la route ! De la départementale à 100%. Pourquoi ?
Parce qu'il y a trop de bouts de verre sur les pistes. Sûrement les amateurs de bière (et de pêche) qui s'oublient de temps à autres.
D'autre part, je planifie mon départ pour 06h00 du matin, là où il fait nuit noire (le jour ne se lève qu'à 07h30).
J'ai donc besoin d'un circuit fortement balisé, et la D1 me semble parfaite pour cet exercice.
Grâce à ma lampe LED frontale, les bandes blanches et les bornes se transforment en de véritables guides.
Bien entendu je suis équipé d'un puissant feu rouge arrière et je porte des brassards réfléchissants.
J'ai bien fait de me couvrir, car ça caille vilain.
(Je porte ainsi en couches successives : pour le haut : 1 T-shirt, 1 veste de sport, 1 sweat-shirt polaire, 1 autre veste de sport.
pour le bas : 1 short cycliste court rembourré au fesses, 1 pantalon running mi-long, 2 paires de chaussettes, 1 paire d'addidas
pour les mains : 1 paire de mitaines + 1 paire de gants
pour la tête : 1 bonnet et un cache-col)
Côté alimentaire et hydratation, j'ai 75 cl de boisson isotonique sur le cadre. Dans mon sac à dos, je transporte 1 litre d'eau pure, 1 litre d'eau additionnée de poudre isotonique, un paquet de biscuits.
Également présents dans ce sac à dos, tout le matériel nécessaire en cas de crevaison : outils, pompe, chambres à air.
Je porte donc un sac à dos, mais aussi un sac banane contenant quelques biscuits et des pruneaux.
À 6h00, il tombe une sorte de petite bruine de neige fondue, sur le goudron luisant. La route est trempée, et je suspecte même certains endroits d'être fort glissants.
Après la traversée de Metz du Sud au Nord, j'attaque la fameuse route départementale N°1, dans un calme et un noir absolus.
Une chouette me salue avec son hululement alors que j'atteins le sommet d'une côte. Salut, le hibou.
À part toi et moi, y'a qui, dans le secteur ? Des mulots ? Des hérissons ? Allez, tchao, bonne chasse !…
La route est vraiment calme, tandis que je dépasse Malroy, Ay-sur-Moselle, Bousse, Bertrange-Imeldange…
Cette route D1 a d'ailleurs été refaite à neuf. C'est un véritable billard. Quand je pense que j'empruntais cette même D1 en roller, en 2008 - 2009, à l'époque où il n'y avait pas encore de piste cyclable entre Metz et Thionville.
Aujourd'hui je la déconseillerais au plus endurci des rollerman, car franchement, elles est dangereuse. Les voitures roulent vite et il n'y a aucune bande d'arrêt d'urgence.
Je franchis le pont des Alliés à Thionville et poursuis sur Manom. Enfin le jour commence à se lever alors que les énormes tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Cattenom s'imposent dans le paysage.
Leur vapeur, soi-disant dénuée de toute radio-activité, se confond avec la bruine et le brouillard ambiants. Je ne suis pas rassuré pour autant, j'appuie plus fort sur les pédales.
Mes pneus Continental font des merveilles sur les grattons de la D1 entre Gavisse et Berg-sur-Moselle. Je dois cependant faire quelques pauses pour taper mes pieds par terre car mes pieds sont littéralement anesthésiés par le froid.
J'ai cru, à un moment donné, m'être trop couvert, à la faveur d'une côte exigeant davantage d'énergie. Mais, la fatigue aidant, le froid finit par s'imposer à moi dans un contexte très humide.
Voici enfin l'embranchement à droite pour la D64 vers le Luxembourg, via Contz-les-Bains.
Je dépasse donc Berg-sur-Moselle, Haute-Konz, Contz-les-Bains, avec leurs odeurs campagnardes et matinales.
Je constate qu'à Contz-les-Bains, la petite piste cyclable est totalement fermée, car elle se trouve au milieu d'un gros chantier.
Puis c'est la petite route vers Schengen, le Luxembourg, et je poursuis par la route N°10 sur Remich. La piste sur le côté est fort encombrée de débris végétaux.
Les sangliers ont encore labouré les plates-bandes en bordure de piste, projetant de la terre et la boue alentour.
Il est 8h50 alors que j'entre dans Remich : cela fait donc 2h50 de ride. Je décide de franchir le pont vers l'Allemagne, en vue d'opérer un retour par la rive droite.
En effet, j'ai planifié mon retour pour midi, et il est donc temps de rentrer. Ce sera en découvrant la route allemande qui va de Nennig à Appach, en passant par Besch et Perl.
Cette route allemande est dépourvue de bande cyclable, grattonne beaucoup, et semble conçue à la manière d'une voie rapide par moments.
Et voici Appach, France. Il y a toute une série de fameuses bosses, entre Apach, Sierck-les-Bains, et jusque sur la D654 vers Petite Hettange.
Cette D654 est encore pire que la D1 en matière de trafic. C'est un itinéraire bis, très emprunté.
J'arrive à Yutz, que je traverse de part en part, puis c'est Thionville. Depuis Thionville, je reprends alors encore la D1 jusqu'à Metz.
C'est un retour sans histoires, avec une température qui daigne enfin monter à 6 ou 7 degrés. Mes pieds sont un peu moins gelés.
À mon arrivée chez moi, tout va bien : chevilles, tendons, tout a l'air en place. Les sensations dans les cuisses ne sont pas celles d'une rando roller (qui aurait duré le même temps).
La fatigue musculaire est moindre. Cela m'aura finalement évité une trop forte sollicitation des chevilles, tout en faisant travailler doucement les petites jambes…